Parcours

    Après deux ans de postdoctorat au Max Planck Institute for Ornithology sour la direction de Bart Kempenaers, je commence un nouveau postdoctorat au sein du laboratoire Biométrie et Biologie évolutive, en collaboration avec  Dominique Allainé. Ce postdoctorat porte sur les déterminismes et mécanismes sous-jacents au choix d'un parteniare sexuel, et en particulier au rôle du complexe majeur d'histocompatibilité dans ce choix. 
    Ma thèse, réalisé au sein du laboratoire Biométrie et Biologie évolutive, sous la direction du professeur Dominique Allainé, portait sur les causes évolutives des paternités hors-couple chez la marmotte alpine, Marmota marmota, un des rares mammifères socialement monogames.
    Mon projet de post-doctorat au Max Planck se situait dans la continuité de mes travaux de thèse et a eu pour but d’évaluer la valeur adaptative des paternités hors-couple chez une autre espèce socialement monogame : la mésange bleue, Parus caeruleus.

Thématiques

La sélection sexuelle agit sur les individus d’un sexe donné dès lors qu'il y a accès différentiel à la reproduction et systématiquement biaisé en faveur de certains individus: individus présentant une compétitivité supérieure par rapport aux individus du même sexe ou étant choisi par  les individus du sexe opposé. Le potentiel de sélection sexuelle augmente avec la variance du succès reproducteur. Or, le succès reproducteur dépendant de l’acquisition de partenaires sexuels, le potentiel de sélection sexuelle est étroitement lié au système d’appariement. Pour un système d’appariement polygame, la variance du succès reproducteur est attendue plus forte chez un sexe que chez l’autre alors que pour un système monogame, cette variance est attendue égale. La sélection sexuelle devrait donc être forte chez les espèces polygames, et faible chez les espèces monogames. Cependant, les espèces monogames ont été définies en supposant que la structure sociale (vie en couple) reflétait le type d’appariement (accouplement exclusif avec un seul partenaire). Il existe désormais de nombreuses observations de copulations hors-couple dont on sait qu’elles conduisent à des paternités hors-couple (PHC). L’hypothèse selon laquelle le système d’appariement peut être inféré à partir de la structure sociale est donc invalidée. Dès lors, monogamie sociale et monogamie génétique doivent être dissociées et les PHC pourraient modifier notre conception du succès reproducteur des mâles et par conséquent de la sélection sexuelle chez les espèces socialement monogames.

Chez les vertébrés supérieurs, le succès reproducteur des mâles dépend du nombre de partenaires sexuels alors que celui des femelles dépend de la qualité des partenaires sexuels. Chez les espèces socialement monogames, le succès reproducteur des mâles est restreint par l’accès à une seule femelle sexuellement réceptive, leur partenaire sociale. Les mâles s’engageant dans une tactique de reproduction mixte consistant à former un couple tout en recherchant des partenaires sexuels additionnels accroissent alors leur succès reproducteur en augmentant le nombre de leurs descendants sans pour autant augmenter leur investissement paternel. Cependant, les femelles semblent également initier les copulations hors-couples Expliquer le rôle actif des femelles dans la recherche de PHC est un défi pour les biologistes dans la mesure où le succès reproducteur des femelles n'est que très rarement limité par le nombre de partenaires sexuels. Les copulations hors-couple ont alors été considérées comme un moyen pour la femelle d'ajuster son choix de partenaire en obtenant  des avantages phénotypiques ou génétiques.

Mon travail s'articule alors autour de trois axes principaux:

I - Rôle des mâles et des femelles dans la recherche des  copulations hors-couple
La femelle exerce-t-elle un choix lors des copulations hors-couple? Si oui, ce choix est-il actif? Sur quels critères ce choix est-il basé? Quels sont les mécanismes mis en jeu lors de ce choix?

II - Valeur adaptative des copulations hors-couple
Les copulations hors-couple conduisent-elles à des bénéfices en terme de valeur sélective chez les individus impliqués.

III - Copulations hors-couple et sélection sexuelle
Impact des copulations hors-couple sur la force et l'orientation de la sélection sexuelle. 


Dernières nouvelles

A. COHAS, D. Allainé (2009) Social structure influences extra-pair paternity in socially monogamous mammals. Biology Letters, 5:313-316.  Télécharger pdf

A. COHAS, C. Bonenfant, B. Kempenaers, D. Allainé (2009) Age-specific effect of heterozygosity on survival in alpine marmots, Marmota marmota. Molecular Ecology 18:1491-1503. Télécharger pdf

A. COHAS, N.G Yoccoz, C. Bonenfant, B. Goossens, C.Genton, M. Galan, B. Kempenaers, D. Allaine (2008) The genetic similarity between pair members influences the frequency of extrapair paternity in alpine marmots. Animal Behaviour, 76:87-95. Télécharger pdf



© Aurélie Cohas
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